Alternant et stagiaire chez un constructeur de maison – PODCAST CONSTRUCTEUR DE MAISON

Publié le 23/05/2022
  • Vous êtes constructeur de maison et vous vous demandez si vous devriez recruter un stagiaire ou un alternant ?
  • Vous êtes étudiant et vous demandez si vous devriez effectuer un stage ou votre alternance chez un constructeur de maisons ?

=> Dans ce nouvel épisode du podcast des constructeurs de maisons, nous débâtons de la relation entre les entreprises du bâtiment et les étudiants. 

DAVID

Aujourd’hui, un sujet un peu différent de ceux qu’on traite habituellement. Nous allons parler des stagiaires, des alternants… des étudiants en règle générale qui viennent travailler chez des constructeurs de maisons. On va prendre le cas pratique de quelque chose qu’on connaît bien tous les deux, les étudiants en marketing et en communication.

Christelle

C’est un sujet qu’on n’a pas l’habitude d’entendre dans les podcasts. Donc c’est vrai que c’est très intéressant. Moi-même je suis alternante pour un constructeur de maison. C’est donc un sujet qui m’intéresse directement.

David

Effectivement c’est un particulier pour toi parce que tu es en alternance pour une tête de réseau de constructeurs. Nous travaillons d’ailleurs ensemble. Tu ne découvres pas le milieu de la construction de maisons parce que tu as déjà eu des expériences en tant que stagiaire dans le bâtiment au sens large.

Christelle

Mon expérience avec PERSPECTIVES n’a pas débuté avec l’alternance. Pendant mon Master 1 (l’année dernière), j’ai eu la chance de faire un stage au sein du groupe. Par la suite, j’ai continué avec un deuxième stage pour le constructeur Maisons ARLOGIS Limoges. C’était très intéressant pour moi. J’ai vraiment pu voir le côté réseau de constructeurs avec la définition d’une stratégie de groupe puis le côté opérationnel en agence avec la mise en application de cette même stratégie. Cela m’a aidé pour mon alternance. Je ne suis pas parti de 0 pour cette année de master 2. 

David

Aujourd’hui on va essayer de voir ensemble pourquoi une entreprise de construction de maisons peut avoir besoin, envie, intérêt de faire appel à des stagiaires, des alternants puis de l’autre côté pourquoi les jeunes auraient envie de réaliser un stage ou une alternance puis de travailler pour un constructeur de maisons. Zeliha, on va commencer par toi. Tu n’as pas fait une formation « technique » dans la construction de maisons. Il n’empêche que tu avais déjà des conseils dans le domaine du fait de ta famille et tes précédents stages. Tu as montré un certain intérêt pour les métiers du bâtiment. Ce n’était pas une nouveauté quand tu es arrivée chez un constructeur maison en stage.

Christelle

C’est vrai mais ce n’était pas forcément voulu. Ce n’était pas un choix qui était précis pour moi. On peut même dire que c’était du hasard. Avec le métier de mon père qui est dans la construction, j’ai baigné dans le bâtiment depuis que je suis toute petite. Par la suite, j’ai eu plusieurs expériences comme des stages pendant ma licence. C’était toujours dans le secteur du bâtiment. J’ai aussi fait de la vente en tant que job étudiant dans une grande surface de bricolage.  C’est vrai que c’est un secteur qui m’est plutôt familier. Il ne me fait absolument pas peur.

David

Ton alternance chez un constructeur de maisons est donc dans la continuité de ce que t’as pu faire. Tu as aussi réalisé un stage au sein d’un groupe majeur dans le domaine des travaux publics et de la promotion immobilière. A cette expérience dans un groupe international, tu as ajouté une expérience sur le terrain auprès de clients B2C. Cela t’a permis de te confronter aux différentes facettes du secteur. Pour un constructeur de maison comme nous, tu as fait quelque chose qui est particulièrement intéressant que l’on reproche souvent à des « marketeux ». En job étudiant, tu as travaillé pour un magasin de bricolage et tu as été au contact des clients.  Ce manque de connaissance du terrain et des clients finaux manque souvent aux marketeux qu’on accuse de rester derrière leur ordinateur. Tu as ainsi fait l’un des métiers les plus difficiles, être en magasin et répondre à des clients qui ne sont pas toujours sympathiques. Peux-tu nous parler de cette expérience ? Qu’est-ce que tu en retires aujourd’hui ? Est-ce que t’as envie de le refaire ? Est-ce que cela a été formateur pour toi ?

Christelle

Je suis complètement d’accord avec ce que tu viens de dire. D’ailleurs c’était l’un de mes arguments lorsque j’ai postulé pour mon master à l’IAE de Lyon. J’ai vraiment essayé de mettre en avant ce job étudiant. Montrer qu’on peut avoir le côté stratégique en essayent de penser comme le client. Une fois qu’on est face au client, on se rend vraiment compte de de ce qui est important pour lui. Sans cette expérience, je trouve qu’on manque de recul.  Cela m’a beaucoup aidé pour me rendre vraiment compte de la réalité des choses. D’autre part, mon stage pour Eiffage était plutôt une découverte du secteur. Ce n’était pas un stage « professionnalisant », c’était surtout de la découverte néanmoins cela m’a beaucoup aidé et mieux comprend le fonctionnement d’un groupe et dans le bâtiment plus particulièrement.

David

Il est vrai que pour un constructeur de maison, je ne peux que recommander des profils comme le tien. Des personnes qui ont pu être au contact de clients. Certes ce n’est pas exactement la même cible cependant c’est une expérience unique très intéressante qui peut servir lors d’échanges sur une stratégie ou avec des commerciaux. Cela va faire un peu plus d’un an que tu es vraiment dans la construction de maison. Par rapport à ce que tu as pu voir avant, que retires-tu de tout cela ? Qu’est ce qui te plaît dans la construction de maison ?

Christelle

Premièrement, je trouve qu’on a une place importante pour les familles qui veulent faire construire des maisons. C’est un projet qui est super important. On se sent utile. De ce point de vue le fait d’être dans ce secteur (dans la construction de maisons) me fait vraiment plaisir personnellement. On intervient dans une phase de leur vie qui est très importante pour beaucoup de personnes. Cela peut être un secteur qui fait peur, qui ne paraît pas féminin forcément. Moi je pense le contraire. Je suis fière de travailler pour un groupe qui a à sa tête une femme. D’autre part, je trouve que le marketing pour une marque de beauté semble plus simple pour toucher ses cibles. Ce n’est pas forcément le cas dans la construction de maisons. Il y a un vrai challenge qui m’attire.

David

Quand j’enseignais à l’Université et en école de commerce, je constatais que beaucoup d’étudiants et étudiantes en marketing et communication qui veulent travailler dans des domaines comme la mode, le luxe, la beauté ou en agence de communication. Malheureusement ce sont trop souvent des « usines à stagiaires ». Il y a finalement très peu d’élus qui sont embauchés. Savent-ils vraiment ce représente le marché de la construction de maisons ? Nous parlons tout de même d’un secteur qui compte environ 150 000 permis de construire par an. Il s’agit d’un marché qui résiste plutôt bien à toutes les crises. Il faut aussi dire que pour des jeunes qui arrivent sur le marché du travail, ce sont des sociétés qui sont plutôt très bien organisées avec des moyens significatifs pour communiquer. Les étudiants ne se rendent pas forcément compte que toutes les sociétés ne sont pas organisées de cette manière-là avec des budgets et des prévisionnels pour la communication. Combien de TPE/PME communiquent au coût par coût en fonction d’opportunités ? Ces entreprises prennent des stagiaires et des alternantes mais finalement il n’y a pas de budget, pas de moyens techniques ou de moyens humains pour arriver la communication. Dans la construction de maisons, nous sommes dans un cadre agréable pour travailler.

Christelle

Je trouve que c’est un terrain de jeu sur lequel on peut s’amuser parce qu’il se développe. En termes de marketing, il n’y a pas de grandes choses qui ont été faites donc tout reste à faire.

David

Il existe des écoles d’immobilier en France mais la partie « constructeur de maisons » et la partie marketing ne sont pas forcément très développées. A ma connaissance, il n’existe pas de master où on sortir avec un bac+5 marketing spécialisée dans la construction de maisons. Ça va plutôt être un master classique et après le jeune va se spécialiser en allant travailler plutôt chez les constructeurs comme tu as pu le faire. Mais effectivement, il y a beaucoup de choses à faire. Je veux revenir sur une autre chose que tu as dit qui me semble particulièrement intéressante. Homme/femme, est ce que tout le monde a sa place dans notre secteur ? Je dirais qu’il y a surtout autre chose. En marketing, on ne construit pas les maisons. Nous les marketeux, nous n’expliquons pas aux conducteurs de travaux comment il doit faire et inversement. Chacun doit rester à sa place et partager ses connaissances avec ses collègues. On doit avoir les infos concernant la construction qui suffisent à réaliser nos missions. Cela n’empêche pas d’être curieux. On a surtout une évolution ces dernières années concernant les stratégies marketing pour vendre des maisons. On ne vend pas un objet. On promeut une solution qui va permettre à des familles de vivre la vie dont elles rêvent.  La maison est un moyen d’atteindre leur vie rêvée. Pour le coup, je trouve que d’avoir un côté féminin est particulièrement intéressant. Malheureusement on a souvent des hommes qui parlent beaucoup trop de technique. Pour une bonne partie de la population, ces aspectes ne sont pas une priorité et/ou le plus parlant. Aujourd’hui, que conseilles-tu à un étudiant qui hésite à faire un stage ou une alternance chez un constructeur de maison ?

Christelle

Le premier conseil que je pourrais donner c’est : « n’est pas peur ».  Du fait de ma famille et mes expériences, je connaissais un peu le secteur. Quand on ne le connaît pas du tout, ce secteur pourrait faire peur. Je pense qu’on peut s’adapter rapidement. C’est ce que j’ai fait. La construction de maisons ce n’était pas forcément quelque chose dans lequel j’avais énormément de connaissances avant de commencer. J’ai tout appris sur le tas. Après en termes de conseils plus généraux pour les étudiants, je dirais qu’il ne faut pas se restreindre et de ne pas se dire « OK, mon profil il ne correspond pas forcément parce que je n’ai pas telle ou telle connaissances techniques du secteur de l’entreprise ». Comme je viens de le dire, on peut apprendre des choses sur le secteur lors du stage ou de l’alternance. IL faut surtout se montrer curieux. Ces périodes en entreprises sont justement faites pour qu’on apprenne et progresse. On est accompagné pour cela. Je conseille donc de ne pas se mettre de barrières avant de postuler.

David

Ce que tu dis colle à l’image du bâtiment en règle générale. Par exemple, on ne se poserait pas la même question pour quelqu’un qui voudrait faire un stage ou une alternance chez une société qui fabrique du parfum ou pour un garage automobile ou une société qui conçoit des jeux vidéo. On ne va pas demander aux marketeux de développer le jeu vidéo. Ce n’est pas le marketeux qui va fabriquer la voiture, ce n’est pas le marketeux qui va concevoir le parfum… On ne va pas se poser cette question dans les autres secteurs. Alors que dans le bâtiment, on peut avoir des jeunes qui peuvent se dire « bah non, je n’aurais pas forcément les compétences ». Il ne faut surtout pas se faire peur ! Je dirais la même chose aux entreprises parce que finalement le blocage est peut-être plus du côté de l’entreprise que du côté de l’étudiant. Trop souvent, les entreprises ont du mal à prendre des étudiants parce qu’elles vont se dire « ils ne savent pas faire, ils ne sont pas formés, ça va prendre du temps, c’est compliqué, je suis déjà blindé de travail, … ». Cela s’entend mais c’est tellement bien d’avoir quelqu’un qui amène de nouvelles idées, qui amène du sang frais, qui va nous proposer de nouvelles choses, qui va nous obliger à prendre du recul sur notre métier. C’est super stimulant ! Entre guillemets, peut-être qu’il faut perdre 2 heures à expliquer et répéter des choses pour que derrière l’étudiant passe un jour, deux jours ou trois jours à faire du travail qu’on n’aurait pas pu faire et qui nous aurait pris beaucoup de temps. Personnellement, je préfère « perdre » 1 heure mais gagné 3 jours de travail !

Christelle

Je pense aussi qu’il existe une réticence aussi du côté des constructeurs de maisons et surtout dans le bâtiment. Si on va sur LinkedIn aujourd’hui et qu’on regarde les offres, je ne pense pas qu’on trouve beaucoup d’offres d’alternance ou de stage chez un constructeur de maison. Ce n’est pas très répandu d’après ce que j’ai constaté.

David

Je suis d’accord avec toi. Ce n’est pas quelque chose de répandu alors que pourtant les constructeurs de maison font partie des entreprises qui généralement dépensent le plus en publicité. Dans notre secteur, il y a des budgets importants. Il y a des budgets consentis importants que ça soit sur la publicité, dans les magazines et journaux, pour passer des annonces sur des sites comme SeLoger ou BienIci… En revanche derrière on manque peut-être de personnes pour faire en sorte que ces investissements soient utilisés de la meilleure des manière (retours sur investissement à la hauteur de la dépense engagée). Je le dis souvent « sortir la carte bleue pour payer l’espace publicitaire est une chose, mais si on n’a rien à y dire ça ne marchera pas ».

Christelle

Mon stage chez un constructeurs de maisons à Limoges est un bon exemple.

David

Il est vrai que tu étais avec quelqu’un qui n’avait jamais encadré d’étudiant. Quand on n’a jamais encadré de stagiaires qu’on ait 20 ans ou 50 ans, cela ne change rien. On se pose les mêmes questions. Est-ce qu’on sera capable de faire ? Est-ce qu’on sera capable de l’encadrer ? Peut-on lui apporter du savoir ? Comment vérifier si le travail est bien fait ? Dans le doute, on ne prend pas de stagiaire ou d’alternant.

Christelle

Pour conclure, j’aimerais prodiguer un petit conseil comme à la fin de chaque épisode de notre podcast dédié aux constructeurs de maisons. Cette fois-ci pour les étudiants qui pourraient nous écouter. La recherche d’alternance ou de stage est une période qui est assez stressante. Peu importe le secteur, que vous soyez dans la construction de maisons, le bâtiment ou autre, ne stressez pas et organisez-vous. Ça va aller !

David

Prenez-vous à l’avance pour tout ce qui est stage et alternance parce que plus vous vous y prenez tôt et plus vous aurez l’occasion de choisir l’entreprise chez qui vous allez travailler. N’attendez pas les derniers instants pour ne pas devoir accepter des stages ou des alternances qui ne vous intéressant pas.

Christelle

C’est vrai qu’on est dans un métier dans lequel les us et coutumes sont difficiles à faire changer. Nous avons des constructeurs de maison qui fonctionnent de la même manière avec les mêmes méthodes (bonnes ou mauvaises) depuis plusieurs années voire décennies. Pourtant nous évolutions tous et toutes dans un monde qui bouge ! On est dans un métier qui évolue sans cesse que ce soit la technique, le juridique, l’urbanisme… On ne conduit plus des chantiers en 2022 comme on le faisait en 2000. C’est pareil pour la vente d’une maison individuelle. Même si les bases sont là, on ne vend plus une maison en 2022 comme on en vendait en 1990. Idem pour la production de contact. Nous n’avons plus la même clientèle et le marketing a énormément disrupté. Les constructeurs, les adhérents… doivent bouger et les animateurs doivent aussi être adaptables, flexibles et informés des changements car ce sont eux qui les répercutent en interne.

David

Merci d’avoir écouté cet épisode du podcast des constructeurs de maisons individuelles. N’hésitez pas à commenter, partager et noter ce podcast. Tous vos retours nous sont précieux pour vous proposer un contenu toujours plus pertinent.

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